Un ancien collaborateur de Nicolas
Sarkozy aurait touché en 2006 un virement de 440.000 euros provenant du
régime libyen de Khadafi et ayant transité par un compte appartenant à
l’intermédiaire Ziad Takieddine, affirme dimanche Mediapart.Selon
le média en ligne, Thierry Gaubert aurait reçu cette somme le 8 février
2006 sur un compte ouvert aux Bahamas par un virement de la société
Rossfield, qui serait la propriété de M. Takieddine. L’argent aurait
ensuite été transféré le lendemain sur un compte non identifié.Or
Rossfield n’aurait été « alimentée que par de l’argent du régime de
Khadafi », selon le journal, à hauteur de six millions d’euros en 2006:
trois millions en janvier, soit quelques jours avant le virement évoqué
dimanche, un autre en mai et deux derniers en novembre.
Contactés dimanche par l’AFP, Thierry Gaubert et Ziad Takieddine n’avaient pas réagi dans l’immédiat.Cité
par Mediapart, M. Gaubert a affirmé que « Rossfield n’est pas du tout M.
Takieddine » et qu’il ne s’agit « pas du tout d’argent libyen ».Après
six ans de travail des juges d’instruction, une somme d’indices
troublants a donné corps à la thèse d’un financement de la campagne
présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime de
Khadafi.
En
novembre 2016, Ziad Takieddine, mis en examen, avait affirmé avoir
remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d’euros à M. Sarkozy,
alors ministre de l’Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude
Guéant.Mais aucune preuve
matérielle n’a été retrouvée, même si des mouvements de fonds suspects
ont conduit à huit mises en examen à ce jour.
L’ancien
chef de l’Etat est ainsi mis en examen depuis le 21 mars 2018 pour
« corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel
de détournement de fonds publics libyens ». Avec plusieurs proches, il
conteste la validité de cette enquête judiciaire. L’examen de leurs
requêtes en nullité doit avoir lieu le 19 mars devant la chambre de
l’instruction de la cour d’appel de Paris.
M.
Gaubert, qui a notamment travaillé auprès de Nicolas Sarkozy à Bercy,
doit par ailleurs comparaître à partir de lundi devant le tribunal
correctionnel de Paris pour « fraude fiscale » et « blanchiment de fraude
fiscale ». Il est, entre autres, soupçonné d’avoir placé des avoirs sur
des comptes à l’étranger sans les déclarer au fisc français.