Au lendemain de la rencontre entre Erdogan et les Européens, qui
n’a pas permis de régler la situation à la frontière gréco-turque, les
parlementaires européens, réunis en session plénière à Bruxelles, ont
rejeté, mardi 10 mars, le « chantage » du président turc.
Durant
le débat, les critiques ont été vives. D’abord à l’encontre des
dirigeants européens qui veulent renégocier l’accord UE-Turquie sur la
prise en charge des migrants. « Quel cynisme de proposer plus d’argent
encore à monsieur Erdogan qui n’est pas la solution, mais qui est le
problème », a lancé l’eurodéputée socialiste belge Maria Arena.
Mais
il y a aussi eu des critiques à l’encontre des autorités grecques qui
ont suspendu l’examen des demandes d’asile pendant un mois. « La Grèce
et l’Union européenne sont dans l’illégalité la plus totale : suspension
du droit d’asile, refoulement aux frontières, usage d’armes… Je suis
écœuré », a déploré l’écologiste français Damien Carême.
La
députée grecque élue sur la liste Renaissance, Chrysoula Zacharopoulou,
a appelé à davantage de solidarité européenne. « La Grèce de la crise
économique, la Grèce de la crise migratoire donne des leçons d’humanité
depuis des années, mais comme Atlas, elle ne peut plus porter seule sur
ses épaules les responsabilités de 27 pays », a-t-elle expliqué.
Une
solidarité qui passe par la prise en charge des quelque 5 500 mineurs
non accompagnés, bloqués à la frontière gréco-turque. La présidente de
la Commission européenne, Ursula von der Leyen sera donc en Grèce jeudi
12 mars pour accélérer leur accueil dans les États membres.