Aida Diallo, la veuve de Cheikh Béthio
Thioune risque de ne plus poser les pieds à Touba. Et sa maison à
Ngabou pourrait bien faire l’objet d’une expropriation suivie de
remboursement, à en croire les éclairages donnés par le responsable du
dahira Safinatoul Amane, Serigne Modou Lo Ngabou.
La
fatwa est tombée comme un couperet. En effet, après l’entrevue de
dimanche soir entre le Khalife général des mourides et la veuve de
Béthio Thioune, Serigne Modou Lo Ngabou dit avoir constaté que Aida
Diallo et Cie n’ont rien respecté des recommandations à eux faites.
Ainsi donc, « Ils n’ont plus accès à Ngabou. Ils ne font plus partie de
la communauté. Des personnes identifiés comme telles, Safinatoul Amane
ne les laissera pas fouler le pied à Touba », dit-il dans une vidéo. Et
de marteler : « Ngabou n’est pas un lieu de perversion. Ce qui est
interdit à Touba l’est d’autant plus à Ngabou. Dorénavant, il leur est
interdit de s’y rendre ou d’y organiser quoi que ce soit. J’avais attiré
leur attention lors du magal. Et j’ai appris qu’ils ont fait des choses
pas catholiques à Ngabou. S’ils ont pu passer inaperçus, nous les
attendons au tournant. Mais qu’ils sachent qu’ils n’ont plus accès à
Ngabou. Car quiconque viole les interdits en vigueur à Touba, les
mourides ne le considèrent plus comme un des leurs. Si la personne se
réclame du mouridisme, qui qu’elle soit, une fois identifiée, Safinatoul
Amane ne l’autorisera pas à poser un pied à Touba. Nous sommes prêts à y
faire face, avec tous les moyens que cela requiert ».
«
Les actes posés par Aida Diallo et Cie sont en contradiction avec ce
qu’elle avait convenu de faire lors de son entrevue avec Serigne
Mountakha », déplore encore Serigne Modou Lo Ngabou.
Il
rappelle que ces interdits qui ont survécu à des khalifes de Serigne
Abdou Lahad à Serigne Mountakha en passant par Serigne Sidy Makhtar,
sont toujours en vigueur. A ce propos, dira-t-il, « Serigne Sidy Makhtar
m’a une fois confié, au sujet du titre foncier que constitue Touba,
quiconque y construit une maison même de 100 ou 200 millions, je suis
prêt à lui rembourser son investissement et il sera sommé de quitter la
ville. La situation n’a pas changé, c’est toujours d’actualité et
Serigne Mountakha est dans cette même logique. L’investissement sera
remboursé et le bâtiment cédé aux écoles coraniques pour l’apprentissage
du coran ».
Une
manière de dire à Aida Diallo et Cie, ainsi que tous ceux qui ont érigé
des bâtisses à coup de millions à Touba, s’ils ne se conforment pas aux
règles établies, vont devoir quitter la ville. « S’il faut leur
rembourser leurs investissements, on le fera », réitère le responsable
de la police religieuse de Touba.