La situation en Centrafrique était à l’ordre du jour du Conseil de sécurité de l’ONU à New York jeudi 20 juin. Le représentant spécial d’Antonio Guterres en RCA et chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye briefait pour la toute première fois les diplomates depuis sa prise de fonction en février dernier. Il a dressé un constat très mitigé, 4 mois après la signature de l’accord de paix, entre le gouvernement et les groupes armés, qui peine à se transformer en actes concrets sur le terrain.
Des
signataires, ce sont les autorités centrafricaines qui ont fait le plus
d’avancées avec la mise en place d’un gouvernement inclusif ou encore
le travail pour rendre les unités spéciales mixtes de sécurité
opérationnelles.
Les groupes armés, eux, montrent peu d’enthousiasme
selon le responsable, ce qui en langage non diplomatique se traduit par
ce chiffre : 50 à 70 violations de l’accord de paix chaque semaine et
des violations régulières de l’embargo sur les armes. Les premières
victimes de la violence sont les civils et les humanitaires, comme en
témoigne le massacre du 21 mai par le groupe armé 3R.
Vacillant,
certes, l’accord de paix reste néanmoins le seul espoir de mettre fin à
la crise et doit rester la boussole des autorités, ont souligné les
diplomates alors que des élections présidentielles et législatives
doivent se tenir en décembre 2020.
La priorité doit aussi être mise
sur les programmes de désarmement, démobilisation et réhabilitation des
groupes armés, condition préalable à la restauration de l’État sur tout
le territoire, et à la réconciliation nationale.