McDonald’s veut
récupérer les dizaines de millions de dollars d’indemnités de
licenciement versés à son ancien patron congédié fin 2019 pour avoir
échangé des messages coquins avec une employée, l’accusant d’avoir à
l’époque menti au conseil d’administration en cachant d’autres liaisons.Le
géant américain du fast-food, une entreprise qui met volontiers en
avant ses valeurs familiales, a décidé de poursuivre en justice Steve
Easterbrook. Il l’avait contraint en novembre 2019 à quitter la société,
considérant qu’il avait commis une erreur de jugement en engageant une
histoire certes « consentie », mais contraire au règlement intérieur.
Steve Easterbrook aurait mentiMais
le conseil d’administration a reçu en juillet des informations anonymes
sur l’existence d’une autre relation et a rouvert une enquête interne.
Ils ont alors appris que M. Easterbrook, directeur général depuis 2015,
leur avait menti en affirmant qu’il n’avait eu de liaison qu’avec une
seule personne au sein de l’entreprise, et qu’elle s’était limitée à
l’échange de messages et de vidéos. Pas une mais plusieurs relationsL’entreprise
affirme qu’il aurait en fait eu des relations sexuelles avec trois
autres membres du personnel dans l’année précédant son licenciement et
qu’il aurait accordé des actions valant des centaines de milliers de
dollars à l’une de ces personnes, détaille lundi un document transmis à
l’autorité américaine des marchés financiers. Il aurait par la suite
cherché à détruire des preuves de ces liaisons, des photographies
explicites envoyées depuis son adresse email professionnelle à son
compte personnel. Mais ces courriels étaient restés sur les serveurs de
l’entreprise.
McDonald’s veut récupérer ses indemnitésLe
conseil d’administration affirme qu’il n’aurait pas accordé
d’indemnités à M. Easterbrook s’il avait été congédié « pour faute » en
novembre 2019 et cherche donc à les récupérer, ajoute le document. Selon
le cabinet Equilar, l’ancien directeur général s’était vu attribuer
l’équivalent d’un peu plus de 40 millions de dollars.“Codes de conduite” des grandes entreprises USCe
n’est pas la première fois qu’un patron est remercié pour une liaison
au bureau, les grandes entreprises américaines interdisant généralement
dans leurs « codes de conduite » les relations entre un chef et ses
subordonnés. Mais les compagnies s’arrangent généralement pour ne pas
donner de détails sur les raisons de ces départs et les patrons
concernés partent sans faire de vagues.Mouvements #MeToo et Black Lives MatterLe
sujet est devenu plus sensible depuis le mouvement #MeToo contre le
harcèlement et les agressions sexuelles. Et le récent mouvement
antiraciste « Black Lives Matter » a incité les grandes sociétés à porter
encore plus d’attention à leur responsabilité éthique. McDonald’s est
par ailleurs accusé par une coalition internationale de syndicats, qui a
saisi en mai l’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE), de tolérer un « harcèlement s****l systématique » dans
ses restaurants dans le monde entre commentaires vulgaires,
attouchements et agressions.
Le
groupe a affirmé lundi s’être assuré que M. Easterbrook ne puisse pas
dans l’immédiat exercer ses stock options ou vendre des actions
accordées au titre de sa rémunération.L’ex-PDG avait reconnu une “erreur”Dans
une lettre adressée aux salariés lors de son licenciement, l’ancien
patron avait reconnu avoir commis « une erreur ». Il avait été remplacé
immédiatement par Chris Kempczinski, jusque-là numéro 2 du groupe. Dans
un message lundi, ce dernier a affirmé que McDonald’s « ne tolère aucun
comportement de la part de ses employés ne reflétant pas les valeurs » de
la société. « Plus que jamais, il est temps d’agir pour ce que nous
disons représenter et pour incarner une force positive dans le
changement », y ajoute-t-il. M. Kempczinski dit notamment vouloir
maintenir un environnement dans lequel les salariés de l’entreprise
puissent rapporter, sans crainte, des comportements qu’ils jugeraient
contraires aux valeurs du groupe.
Accueil International L’ex-PDG de McDonald’s aurait entretenu des relations sexuelles avec plusieurs employées