Le nouveau coronavirus est dix fois
plus mortel que le virus responsable de la grippe A (H1N1) apparue fin
mars 2009 au Mexique, ont indiqué lundi les autorités sanitaires
mondiales, appelant à un déconfinement « lent ».
« Les
données recueillies dans plusieurs pays nous donnent une image plus
claire de ce virus, de son comportement, de la manière de l’arrêter », a
déclaré le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une
conférence de presse virtuelle depuis Genève.
« Nous
savons que le Covid-19 se répand rapidement et nous savons qu’il est
mortel: 10 fois plus que le virus responsable de la pandémie de grippe
de 2009 », a-t-il ajouté.
Si
la pandémie de nouveau coronavirus a fait près de 115.000 morts dans le
monde depuis son apparition en décembre en Chine selon un bilan établi
par l’AFP à partir de sources officielles, la grippe A(H1N1) avait fait
18.500 morts selon l’OMS mais la revue médicale The Lancet a estimé le
nombre de morts entre 151.700 et 575.400.
La
pandémie provoquée par le virus A(H1N1) avait donné lieu à des
campagnes massives de vaccination. Après coup, les pays occidentaux, en
particulier européens, et l’OMS avaient été critiqués pour une
mobilisation jugée surdimensionnée alors que chaque année, la grippe
dite saisonnière fait entre 250.000 et 500.000 morts, selon les
autorités sanitaires mondiales.
Dans
l’attente d’un vaccin contre le nouveau coronavirus SARS-Cov-2, l’OMS
appelle les pays à mettre en oeuvre un dépistage généralisé des cas
suspects, à leur isolement et au suivi des contacts.
Mais,
a reconnu lundi Tedros Adhanom Ghebreyesus, « l’ère de la globalisation
signifie que le risque de réintroduction et de résurgence de Covid-19 va
continuer ».
« Au
final, la mise au point et la distribution d’un vaccin sûr et efficace
vont être nécessaires pour interrompre totalement la transmission »,
a-t-il dit.
Face
à la pénurie des tests et alors que les hôpitaux et autres centres de
soins sont dans certains pays submergés par les cas, les gouvernements
ont mis en oeuvre des mesures de confinement qui ont mis à l’arrêt des
pans entiers de l’économie.
Mais ces derniers jours, les pressions se multiplient pour relancer la machine économique.
Le
chef de l’OMS a souligné pour sa part lundi que « les pays doivent
trouver un équilibre entre les mesures visant à lutter contre la
mortalité causée par Covid-19 et par d’autres maladies dues aux systèmes
de santé débordés, et les impacts socio-économiques » de la pandémie.
Il
a néanmoins réitéré son appel à une levée progressive des mesures de
confinement, l’OMS ayant déjà prévenu vendredi qu’une levée prématurée
des mesures de confinement pourrait entraîner une « résurgence mortelle »
de la pandémie.
« Nous
savons que dans certains pays, les cas doublent tous les 3 à 4 jours.
Alors que [la pandémie de] Covid-19 accélère très vite, elle décélère
beaucoup plus lentement », a expliqué Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« Cela signifie que les mesures doivent être levées lentement, et avec contrôle », a-t-il insisté.