Vers un report des Jeux Olympiques de Tokyo ? C’est peut-être «
inévitable », a reconnu pour la première fois le Premier ministre
japonais Shinzo Abe, ce lundi 23 mars. Le Comité international olympique
(CIO), lui, se donne un mois pour étudier les conséquences d’un report
et rendre sa décision. La pression extérieure était devenue trop forte.
La
brèche est ouverte. La décision de reporter les Jeux de Tokyo 2020 «
pourrait devenir inévitable » si la pandémie de coronavirus rendait
impossible de les organiser dans des conditions sûres, a reconnu ce
lundi, pour la première fois, le Shinzo Abe.
Devant
le parlement japonais, le Premier ministre l’a assuré : son pays est
toujours engagé à organiser les JO dans les meilleures conditions, mais «
si cela devenait difficile », il tiendrait compte « en priorité des
athlètes ».
Malgré lapropagation incessante de
la pandémie de coronavirus dans le monde et les interrogations
grandissantes autour des JO de Tokyo, M. Abe n’avait jamais évoqué
officiellement cette option. Sa volte-face intervient après que le CIO
eut lui-même entrouvert ce dimanche la porte à un report de l’événement,
en se donnant quatre semaines pour décider avec tous ses partenaires.
Des Jeux en 2021 ?
C’est
qu’il était devenu impossible de continuer à faire la sourde oreille.
Les demandes de report au sein-même de la famille olympique s’étaient
multipliées ces jours-ci. Les Comités nationaux espagnols ou norvégiens,
les deux plus grandes fédérations américaines – athlétisme et natation
-, les athlètes eux-mêmes, confinés pour la plupart et dans l’incapacité
de s’entraîner ou de se qualifier pour Tokyo, avaient fait entendre
leur voix.
Même appel au report en France de la
part de la Fédération nationale d’athlétisme. Le ministre de la santé
Olivier Véran s’est déclaré samedi peu enclin à « envoyer des athlètes
aujourd’hui au Japon ou leur demander de se préparer dans de bonnes
conditions ».
Ce lundi, le Canada et
l’Australie se sont ajoutés au débat. Les autorités sportives
canadiennes ont « pris la décision difficile de ne pas envoyer d’équipes
» et elles « demandent instamment (…) de reporter les Jeux d’un an ».
Quant
aux responsables du Comité olympique australien, ils ont jugé « clair »
que les Jeux tokyoïtes ne pourraient avoir lieu cet été comme prévu, et
ont exhorté leurs athlètes à se préparer pour 2021.
Décision du CIO dans quatre semaines
Quelle
sera la solution recommandée par le CIO ? Il y a quelques jours encore
le mot « report » était officiellement tabou au Comité international
olympique. « Tout suit son cours pour l’ouverture le 24 juillet »,
indiquait même l’un de ses hauts dirigeants.
Un
bureau exécutif extraordinaire a fait bouger les lignes ce dimanche. Le
président du CIO a pris sa plume pour informer les athlètes du monde
entier qu’un report était actuellement à l’étude. Décision sous quatre
semaines, précise Thomas Bach.
L’annonce
devrait faire retomber une pression devenue de plus en plus forte. Elle a
été saluée en France par la ministre des Sports Roxana Maracineanu.
C’est aussi du temps de gagné pour mieux appréhender les implications
humaines, sportives et économiques d’un report des Jeux. Et trouver la
bonne date.