Onze personnes ont été tuées dans les manifestations des 10, 11 et 12
juillet dernier à l’initiative du Mouvement du 05 juin contre le
président Ibrahim Boubacar Keïta. Les opposants au régime en imputent la
responsabilité à l’unité anti-terroriste créée après les attentats de
2015 à Bamako. Ces accusations ont été à l’origine d’une demande
d’explications du Premier ministre au ministère de la Sécurité publique
dont dépend cette force spéciale. En l’absence d’un ministre, c’est donc
au Secrétaire général de ce département ministériel de répondre aux
préoccupations du chef du gouvernement, Boubou Cissé.
Alors que ces explications tardent à être fournies, l’ex ministre de la
Sécurité publique, le Général Salif Traoré, a pris la parole pour
remettre les pendules à l’heure. Selon lui, la Forsat n’a pas à faire du
maintien de l’ordre. « Il ne faut pas faire de confusion entre les
unités. La Forsat n’avait pas vocation à être là. Ses membres
connaissent le protocole d’emploi. S’ils reçoivent un ordre illégal et
l’exécutent, ils sont tenus pour responsables. Il faut savoir que ce
sont des professionnels qui n’ont pas à faire du maintien de l’ordre. Je
ne vois pas qui aurait donné l’ordre pour qu’ils aillent intervenir
dans une mission de maintien de l’ordre public », clarifie l’ancien
ministre dans un entretien avec Lepoint.fr lu à Dakaractu.
Sa conviction, c’est que la Forsat a été mêlée aux événements de ces
derniers jours à titre politique. « Chaque fois que nous l’avons utilisée
à Bamako, c’était contre des nids criminogènes et, Dieu merci, ils
n’ont pas eu besoin de tuer quelqu’un ou de tirer pour neutraliser.
C’est vraiment malheureux de mêler la Forsat à des considérations
politiciennes ou de bas niveau. Ce n’est pas bien et cela ne rend
service à personne », déplore le Général Salif Traoré.
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