Le 20 février dernier, rapportait « Les Echos », un imam sénégalais qui vivait en Espagne a été expulsé pour des motifs liés à ses convictions religieuses jugées radicales par son pays d’accueil. Mis dans un vol Iberia, le religieux sénégalais, âgé de 43 ans, est arrivé à Dakar le même jour. Il a été escorté par des agents de la Brigade espagnole des étrangers et des frontières.
Tout
est parti d’une enquête sur les activités de l’expatrié sénégalais qui
était, entre 2010 et 2017 l’Imam de la mosquée « Quba » de Calahorra,
une ville de la région de la Rioja Baja, au nord de l’Espagne. Les
différentes pièces du dossier d’expulsion de cet individu considéré
comme dangereux et une menace pour la sécurité de ce pays d’Europe, ont
été rassemblées en 2020. Au terme de ce travail de fourmi conduit par la
Brigade des étrangers et des frontières, en collaboration avec la
Brigade de l’Information, le sénégalais a été arrêté le 15 février 2021
en attendant l’émission d’un avis d’expulsion du secrétaire d’État à la
sécurité. Non seulement il doit quitter le pays, mais il ne devrait pas y
revenir un jour, car il a été interdit de séjour en Espagne.
D’idéologie
salafiste et proche des wahabites, l’ancien Imam de la mosquée de
Calahorra est un fervent partisan de l’application de la charia et s’est
fait remarquer par son discours anti-occidental durant son séjour. Mais
pas que. Entre 2013 et 2014, il effectue des visites pour une campagne
de collecte de fonds dans les mosquées européennes.
En
2019, renseigne la presse espagnole, il s’est rendu au Koweït pour
obtenir des dons de l’organisation salafiste Revival Of Islamic Heritage
Society (RIHS) ou Société pour le renouveau du patrimoine islamique
dans le but de construire un grand centre islamique. Or, il est connu
que cette organisation a été interdite en 2002 au Pakistan et en
Afghanistan pour son soutien aux talibans.
En
2008, RIHS a été ajoutée sur la liste du Trésor pour financement des
activités terroristes d’Al Qaïda. En novembre 2020, la même organisation
a vu ses avoirs gelés par le gouvernement britannique.
La
police espagnole citée par la presse, affirme que l’Imam sénégalais a
défendu la lutte armée pour la défense de l’Islam et a prié en 2014 pour
les jihadistes qui se battaient en Syrie.
Un ancien étudiant de l’Université de Médine
Dakaractu
a appris de sources bien renseignées que l’Imam radical n’a pas pour
autant été arrêté à sa descente d’avion car il est considéré comme un
simple expulsé.
Cependant
il ne fait aucun doute que celui dont Dakaractu a découvert l’identité
mais pour l’heure, ne peut donner que ses initiales B. Nd, sera
surveillé et ses moindres faits épiés. Le profil qu’il s’est forgé
durant ces dernières années mérite cette attention de la part des
services habilités.
Né
dans la banlieue dakaroise (nous préférons taire le quartier) en 1978,
B. Nd est un produit de l’Université de Médine, en Arabie Saoudite.
Cette université a été fréquentée par beaucoup de figures du jihad
international. Le jihadiste sénégalais Mouhamed Lamine Diop alias Abou
Hatem a fait un passage dans cette institution. Preuve de l’attachement
de B. Nd à Médine, la mosquée qu’il dirigeait à Calahorra portait le
même nom que le lieu de culte où le prophète Mohamed a passé plus de 28
nuits après son exil à Médine.
L’imam Nd. n’est pas le premier sénégalais expulsé d’un pays d’Europe pour lien présumé avec des organisations terroristes. Au début des années 2000, le nommé Mamour Fall, alors imam à Carmagnola, en Lombardie, a été sommé de quitter le sol italien pour ses liens avec l’organisation terroriste Al Qaida. Il vivait depuis 1982 en Italie et n’a pas caché sa sympathie pour Oussama Ben Laden…