(Kolda, envoyé spécial) – Ce
vendredi 26 juin, Kolda a reçu la Délégation générale à
l’Entrepreneuriat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), après
Ziguinchor et Sédhiou. Ici, le Délégué général de la DER est venu
également pour, non seulement rencontrer les acteurs de la région dans
le cadre de la campagne de commercialisation de l’anacarde 2020, mais
aussi pour constater sur le terrain les opérations d’achat, de stockage
et d’exportation de noix d’acajou. Il s’agit également de voir comment
accompagner les acteurs dans la transformation de la matière première
afin de produire de la valeur ajouté et créer des emplois au bénéfice
des femmes et des jeunes de la Casamance. Car, la région compte 13
unités de transformation et de conditionnement de noix de cajou, selon
les acteurs.
Sur
place, le Délégué général de la DER, Papa Amadou Sarr, accompagné de
Boubacar Konta, président du Cadre régional des acteurs de la filière
anacarde de Kolda et du collège national des commerçants du Sénégal, a
visité le magasin de stock pour exportation de noix de cajou brute d’un
jeune exportateur, l’unité de transformation et de conditionnement de
noix d’anacarde du GIE NEMA Fouladou de Kolda et des entrepôts de
stockage du ministère du Commerce de Kolda, avant de se rendre à la
Gouvernance avec sa délégation pour rencontrer le maître des lieux.
Près d’un milliard injecté à Kolda pour la présente campagne
Libasse
Dia est le président des commerçants exportateurs d’anacarde de la
région de Kolda et propriétaire du magasin de stock pour l’exportation
de Kolda. Il a reçu un financement de la DER dans le cadre de ladite
campagne de commercialisation d’anacarde. Et il a profité de l’occasion
pour remercier vivement la DER. «Permettez moi de remercier la DER qui,
cette année, a accompagné la filière anacarde, particulièrement pour la
création d’emplois. Parce que, pour une première, on achète le produit
ici à Kolda, on le traite ici et on l’exporte à partir de Kolda. Et
c’est grâce à la DER, qui nous a octroyé des financements, que nous
sommes parvenus à faire tout cela ici à Kolda», a-t-il soutenu.
Il
ajoute : «Aujourd’hui, les exportateurs ont été financés ainsi que les
collecteurs de noix de cajou. Et je rappelle qu’à ce jour, sur les 37
dossiers que nous avons déposés, les 35 ont été validés et 24 ont déjà
reçu leur financement d’un montant global de 141 millions de francs. Les
11 restants sont en cours de décaissement pour une enveloppe de 60
millions de francs Cfa. Et les deux autres dossiers sont en instruction
et leur montant est de 100 millions. Ce qui fait un total de 300
millions de francs Cfa en faveur des collecteurs de noix de cajou de
Kolda».
Pour les exportateurs, Libasse Dia de faire savoir qu’ils ont bénéficié d’un financement global de 600 millions de francs Cfa.
«La DER a permis de booster la filière et de créer des emplois»
A
en croire le jeune opérateur économique, «la DER a permis aujourd’hui
de booster la filière anacarde et de créer des emplois à Kolda car, ce
financement lui a permis d’entreprendre et d’employer journalièrement
plus d’une trentaine de jeunes» au tour de son business. Et grâce à ce
financement, il a pu collecter, en un temps record, 500 tonnes de noix
brute de cajou.
«Moderniser et équiper davantage les unités existantes»
La
DER a également décidé d’accompagner d’autres acteurs de la région qui
n’ont pas encore pu bénéficier de son financement. C’est le cas de
l’unité de transformation et de conditionnement de noix d’anacarde du
GIE NEMA Fouladou de Kolda. Ici, elle a promis de reprendre les
installations, moderniser et équiper davantage les lieux au profit des
propriétaires.
12 milliards mobilisés pour les trois régions de la Casamance
La
noix de cajou est une ressource importante pour la région naturelle de
Casamance. Selon des sources, elle occupe plus de 30 à 40% de la
population et 7 mois d’activité dans l’année. Et c’est une activité qui
continue régulièrement. D’où la nécessité d’accompagner les acteurs.
C’est
pourquoi, cette année, dans le cadre de la campagne de
commercialisation de l’anacarde, la DER, en partenariat avec des banques
sénégalaises, à savoir : la BNDE, le CMS, le PAMECAS et la Banque
agricole du Sénégal, a pu injecter une enveloppe de 12 milliards de
francs Cfa. Ce, pour accompagner les producteurs, collecteurs,
exportateurs et transformateurs de la noix de cajou des régions de
Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.
L’institution
publique compte faire mieux également. «La DER envisage d’accompagner
davantage les acteurs de la filière de toute la région, notamment les
femmes et les jeunes, à pourvoir exporter et transformer les noix de
cajou mais aussi à mettre en place des hangars pour le stockage du
produit et des unités modernes de transformation», a souligné le Délégué
général.
700 millions prévus pour accompagner les unités de transformation
Par
rapport à la question de la transformation du produit, Papa Amadou Sarr
renseigne que son institution a engagé déjà une enveloppe de près de
600 à 700 millions de francs Cfa destinée uniquement à accompagner les
unités de transformation et de conditionnement de noix d’anacarde de
Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Cela permettra, pour lui, de produire de
la valeur ajoutée parce que, le kilogramme de la noix de cajou brute est
vendu aujourd’hui à 400 francs Cfa alors que si elle est transformée,
il est à 4000 francs Cfa.
Il
précise que la DER est d’ailleurs en discussion avec des personnnes au
Vietnam et en Inde pour avoir «les meilleurs décortiqueuses et les
machines les plus performantes» afin de faciliter le travail et diminuer
les interventions humaines sur une partie de la chaîne.
Accompagnement dans l’exportation du produit
Au-delà de la production et la transformation, la DER aide également les acteurs à trouver des marchés pour exporter le produit non seulement dans la sous-région mais aussi en Europe et en Asie. Et selon le Délégué général, l’objectif de la DER est de faire en sorte que les conteneurs destinés pour l’Europe puissent partir avec des noix de cajou déjà transformées et prêtes pour la consommation.