La Coordination du
collectif Noo Lank en veut à la représentante de l’Union européenne (UE)
au Sénégal. Selon ces acteurs, la réponse de cette dernière, suite de
leur interpellation, «a manqué de clarté et de caractère résolutoire à
la question posée par Boubacar Sèye et reprise par toutes les
organisations de la société civile».
«Ce
clair-obscur de la représentante de l’UE est une fuite de
responsabilités inacceptable. Sa déclaration contribue à encourager
l’opacité du gouvernement que dénonce précisément le président d’Horizon
sans frontières. Cette connivence coupable est historiquement la cause
et le lit de l’inefficacité de l’aide publique au développement qui est
utilisée en grande partie pour enrichir des gouvernants et justifier la
signature de contrats léonins sur les ressources naturelles du pays dans
le domaine de la pêche, des mines, des hydrocarbures et des
infrastructures. C’est pourquoi, l’affaire Boubacar Sèye est le symbole
d’une mal gouvernance économique et d’un régime liberticide dépassé»,
ont déploré les membres de Noo Lank.
Ce,
avant de dénoncer le fait que les accusations de diffusion de fausses
nouvelles soient utilisées comme l’article 80, pour imposer au juge
l’emprisonnement de Boubacar Sèye. «Ces chefs d’accusation doivent être
combattus par toute la presse sénégalaise et la société civile.
Autrement, c’est par la même accusation qu’elles seront muselées»,
ont-ils mentionné dans le document reçu.
«Des rencontres et discussions pour élargir son cadre de luttes citoyennes» Pour
le collectif, «Boubacar est une cible choisie à dessein, un acte
réfléchi qui s’inscrit dans un plan de ‘’rwandisation’’, théorisé depuis
le 31 décembre par le président Macky Sall, lors de son entretien avec
la presse pour que nul n’en ignore».
Conscient,
précise-t-il, de cette volonté de pouvoir du président Macky Sall pour
faire le vide des forces de résistance en vue d’un troisième mandat,
«Noo Lank lance un appel solennel à toutes les forces citoyennes,
sociales et politiques pour se liguer, afin de faire libérer Boubacar
Sèye et s’opposer à la stratégie d’accaparement des pouvoirs par Macky
Sall».
Dans
ce sens, les membres avancent qu’ils ont déjà entamé des rencontres et
discussions pour élargir son cadre de luttes citoyennes. Car, ont-ils
averti, «l’arrestation de Boubacar Sèye est un acte qui s’inscrit dans
cette stratégie du pouvoir qui voudrait en faire un exemple pour tous
les acteurs de la société civile, les activistes, les chercheurs engagés
et les leaders politiques».